Le village de SAINT VICTOR avait 274 habitants en 1913. Dans la grand'rue, se trouvait l'épicerie mercerie de Mr ROUCHAUD... Jusqu'à 1910, je n'ai trouvé qu'une carte postale de ST VICTOR, par l'éditeur DOMEGE (justement une vue de la grand' rue où on apercevait la boutique de Mr ROUCHAUD). Sans doute cette carte était elle vendue par Mr ROUCHAUD.
On peut alors s'imaginer la suite des événements : dans les années 1910, Mr ROUCHAUD s'est dit "ce serait peut être bien d'avoir plusieurs vues du village, la carte, ça se vend bien..." Quel éditeur de cartes postales a t'il contacté? Mystère, pas d'indication sur les cartes... Le photographe de l'éditeur choisi est alors venu à ST VICTOR, et a sans doute laissé une certaine latitude de choix à Mr ROUCHAUD pour les vues à effectuer . Ce qui permet un siècle après de découvrir ( carte ci-dessus) toute la famille ROUCHAUD posant fièrement devant son magasin.
On a aussi choisi ( carte ci-contre) de prendre une vue de la "grand'rue" , avec Mme ROUCHAUD qui apparaît devant l'épicerie.
J'ai noté que cette carte reprenait le même cadrage que la carte de l'éditeur DOMEGE qui avait été éditée quelques années auparavant ( carte non mise sur le site)
Afin de varier un peu, on a même photographié "l'Avenue" (!), avec 7 habitants ( j'ai compté la foule) et un troupeau d'oies (carte ci-dessous)
Il fallait obligatoirement prendre un cliché de l'église ( une vue verticale montrant l'église entourée de vignes).
Et enfin, on se félicite du choix de la dernière prise (ci-dessous) : la minoterie sur la Dronne, cliché qui sort un peu des sentiers battus.
Noter qu'en plus, à moindres frais, cela faisait de la publicité pour son épicerie: outre la carte gros plan de la boutique, toutes les cartes postales comportent l'indication "Rouchaud, épicier-mercier à St Victor".
En fin de compte, le collectionneur que je suis remercie infiniment Mr ROUCHAUD d'avoir fait le choix de faire éditer une série de cartes postales sur son village. Un siècle après, nous bénéficions ainsi d'un ensemble de clichés homogènes de l'ensemble du petit bourg, pris à la même date. Certains petits villages du PERIGORD, où les épiciers et autres cabaretiers ont été moins entreprenants, n'ont pas eu cette chance et n'ont jamais donné lieu à une édition de cartes postales... Pour mon plus grand malheur aujourd'hui!